087- Quatrième élément: le Feu
Le feu conserve la paralysie du beau. Il garde les ingrédients du vivant dans son centre où vit l'insondable. Nous savons que nous sommes du feu à fixer brûler la seule chaleur pure. Par-dessus nous, il est le sceau cosmique, les idéaux de survie entre nos mains réchauffées. Nous sommes du Soleil où le feu est maître.
Il est l’incendie gratuit, la tabula rasa recommencée. Le début et la conscience du progrès. La lumière universelle sans arrêt. Les étoiles parfaites en ciels de planètes. Il cessera de faire chaud que le jour du dernier fléau. Et tout sera uni dans l’éclatement des illuminés.
Le feu arrache aux païens la promesse de l’éminent. C’est la lourdeur du vivant. Notre ciel fait de blanc sang. Il garde avec lui l’origine avant la compréhension, la finale en franges d’absolutions. Nous allons brûler à ses pieds et vivre dans sa combustion. Il donne à voir l’extérieur du monde. Nous avons fait du feu une impossible légende. Nous l’avons conservé pendant nos endurances, il est l’amant de la résistance. Faudrait s’immoler par amour et voir brûler le désir fou de l’intelligence. Faudrait tout incendier et refaire de flammes la promesse de la vie. Faudrait réduire en cendres nos violences de faibles et nos hiérarchies vides.
Faudrait faire avec le feu le mouvement simple de la lumière. Faudrait regarder dans les yeux les étoiles et approcher le ciel. Faudrait se réchauffer un peu. Recommencer la domestication et l’apprentissage du vivre sur Terre. Ensemble dans la lumière et la chaleur. Le feu garde la vie. Et nous sommes en vie.
texte par Sébastien Johnson