En attendant le prochain feu

J'ai participé en 2024 à l'encan de l'Alpabem, un organisme sans but lucratif qui soutient des personnes dont un proche est atteint d'un problème de santé mentale ou d'un trouble de la personnalité. Il m'est arrivé au cours des dernières années de consulter des intervenants de l'Alpabem et j'ai peint une toile pour exprimer cette réalité qui me touche directement. On se fait dire souvent qu'il faut couper de nos vies les personnes dites «toxiques», mais parfois on n'a pas le choix de composer avec certaines personnes. Je me sens parfois comme si j'habitais dans une maison qui peut prendre feu à tout moment. 


Cette oeuvre de 30 X 48 pouces a été vendue lors de l'encan, mais si souhaitez avoir cette image, je peux en faire tirer une reproduction et la retoucher à l'acrylique pour lui donner un aspect unique. 

Voici un texte que j'ai lu devant public lors de l'encan 
 

Parfois, il faut s’éloigner de la maison qui brûle 

On n’éteint pas les incendies avec des larmes. 

C’est un marathon sans fin auquel je ne me suis jamais inscrit 

Je ne connais pas la distance et la ligne d’arrivée est loin d’être franchie. 

Je continue de courir même si je n’ai plus de ressources. 

Il m’arrive de chercher une épaule où laisser jaillir la source.

Ça épuise, se mesurer sans cesse à l’irrationnel.

Ça arrive qu’on ne puisse puiser assez de grandeur d’âme 

Pour répondre avec empathie à des attaques cruelles.

En ce soir de pleine lune je suis épuisé et je suis sorti user mes semelles 

Elle est de ces êtres qui s'attendent toujours à que ce soit les autres qui guérissent 

Sans jamais comprendre ce qu’ils peuvent creuser comme cicatrice.

On ne choisit pas la famille qu’on a pas la liberté de quitter

Mais il faudrait nous arracher le coeur pour nous faire abandonner.

Je retournerai au petit matin dans la maison en cendre

Après cette promenade qui m’aide à me défendre.

Je reviens y habiter en attendant le prochain feu. 

Je reste droit et je fais de mon mieux.