Matrocité #50 - La ville s'est vêtue de noir pour mourir
La ville est vêtue de noir
La ville s'est vêtue de noir pour mourir
Son visage n'aura été mémorable
Pour personne
Elle part seule dans la multitude
Des visages nuageux
Et des yeux indifférents.
Ma fiancée va s'éteindre
Elle me quémande
Un baiser
Une cigarette
En guise de dernier repas
Dans le couloir de la mort
Sa vie s'arrache à elle
Se déshabille
Comme des voiles successifs
De soufre jaune et de suie blanche
D'asphalte opaque et d'eau trouble.
J'essuie mes larmes mes yeux qui piquent
Avec toi la serviette de table
Arrachée à sa pote la salière
Sa confidente la poivrière
Son ketchup le boute-en-train
Sa banquette à l'haleine de vieux tabac
Et sa douche poulet et nouilles
Elle finira comme moi
En boule dans une ruelle, éteinte et chiffonnée.
Les fils électriques menottent les sacs plastique
Épris de liberté et de joyeuse musique
La pluie lézarde les quadrilatères
Les terrains vagues et les chemins de fer
Elle n'a jamais été jolie
Mais je l'aime quand même
Ma ville est vêtue de noir
Ma ville s'est vêtue de noir pour mourir.
Journal, feutre, acrylique sur toile
Dimension: 16 X 20 pouces
originale vendue
reproductions disponibles sur demande